Fin du téléchargement de fichiers multimédias ?
Après les nombreux scandales concernant le téléchargement illégal de contenus multimédias, bon nombre de personnes pensaient que l’ère de ce modèle était en passe d’être révolue. C’était sans compter sur les millions de Français toujours adeptes de téléchargement gratuit, peu importe que ce soit sur des sites pirates.
Téléchargement, un déclin annoncé trop tôt ?
Films, séries, mangas, musique, logiciels, jeux vidéo… les éditeurs, producteurs, artistes et leurs ayant droit ainsi que les autorités se montrent de plus en sévères concernant le téléchargement illégal. Mais malgré les sanctions qui pleuvent (amendes, peines de prison pour des propriétaires ou administrateurs de sites, lettres d’avertissement), les consommateurs ne sont pas prêts à renoncer à leurs habitudes.
Et le streaming n’y fait rien. Les personnes aiment visionner des contenus en ligne, mais ils apprécient aussi de les posséder sur des CD et DVD, sur un disque dur, sur leur espace de stockage personnel dans le nuage… Histoire d’en profiter à leur guise, avec ou sans connexion.
Une étude menée par le Figaro au mois de mai révèle ainsi que près de 10 millions d’internautes en France se sont connectés au moins une fois à l’un des 15 principaux sites situés dans le collimateur des autorités. Le nombre de contrevenants n’a donc pas diminué par rapport aux deux années précédentes.
Multiplication des sites illégaux
Encouragés par l’indiscipline des internautes, les sites de téléchargement continuent de fleurir sur la Toile. Certes, le peer-to-peer a chuté de près de 26% en deux ans avec HADOPI, mais d’autres méthodes existent : les plateformes de streaming ou de téléchargement ou les services de stockage vers lesquels les internautes sont redirigés, et où ils sont en outre moins exposés.
Et pour les albums ou séries préférées de ces derniers, c’est d’autant plus tentant d’enregistrer les fichiers qu’il existe des accélérateurs de téléchargements tels qu’IDM (Internet Download Manager) qui ne prennent que quelques secondes par exemple pour un morceau musical de quelques mégaoctets.
Pour un site illégal interrompu, ce sont donc plusieurs autres qui voient le jour, d’autant que ceux qui arrêtent leurs activités sous un nom de domaine le reprennent souvent après un simple changement d’appellation.
Mesures anti-piratage et condamnations ou non, les enjeux économiques de cette bataille juridique entre défenseur des droits d’auteur d’un côté, et de la liberté d’échange entre internautes de l’autre risquent de faire durer les choses encore longtemps. La seule solution vraiment efficace serait la sensibilisation du public, même s’il restera vraisemblablement toujours un noyau incompressible de contrevenants.